- Dos:! divisé - Circulé: oui - Année:1949 - Editeur: - de la maison E. Boeckel , vins d´Alsace à Mittelbergheim
PA tj / Guerre 14/18 Le Personal-Ausweil
Dans notre article consacré à la clôture électrique qui fut dressée par l’autorité allemande en 1915 sur la totalité de la frontière belgo-hollandaise (Temps Jadis N° 162) nous évoquions l’obligation imposée aux belges de porter en permanence le « Personal-Auswei » un document d’identité permettant à l’occupant de contrôler l’ensemble de la population belge. Comme demandé par quelques-uns de nos lecteurs, revenons sur ce certificat d’identité.
Avant la guerre, les Belges ne possédaient pas de carte d’identité, ils pouvaient circuler librement sur le territoire national sans papiers officiels. S’ils devaient se rendre dans un pays étranger, un passeport délivré par l’administration communale leur était suffisant. Très tôt, les Allemands vont se rendre compte qu’il est impossible de gérer la population des territoires belges occupés. Sans liste, sans recensement précis, ils ne peuvent rien vérifier. Il y a bien les listes électorales mais le nom des femmes n’y figure pas. Il en est de même pour les jeunes de moins de 25 ans, non repris pour le vote plural. Or ce sont justement ces jeunes qui contrarient l’autorité allemande. En effet, dans toutes les villes et communes, des jeunes gens choisissent de rejoindre l’armée belge afin d’y faire leur devoir patriotique en tant que volontaire de guerre. Pour ce faire, ils doivent franchir les lignes du front et surtout le dispositif ennemi ou alors contourner ceux-ci en passant par les Pays-Bas. Personne n’a donc de pièce d’identité, les contrôles sont impossibles. C’est la raison pour laquelle dès 1915, les Allemands mettent en place un « Personal-Ausweil » ou certificat d’identité obligatoire. Dans chacune des communes les imprimeries locales sont réquisitionnées pour imprimer des documents vierges. Les administrations communales ou les polices locales doivent se charger de délivrer le document. En plus d’une photo estampillée, le « Personal-Ausweil » devra reprendre les nom, prénoms, date et lieu de naissance, le domicile, la taille et la profession ainsi que les signatures de l’autorité compétente et celle du détenteur. Mais tous les Belges ne possèdent pas une photo adéquate, certaines personnes n’en détiennent aucune, dès lors on organise ci-et-là des séances de photographie. L’obligation de porter ce papier d’identité s’adresse à toute personne âgée de 15 et plus. Quiconque se déplace en dehors de sa commune doit être en possession de la carte ; les déplacements en voiture, à moto, à vélo et en train sont visés par cette obligation. Deux mois après la mise en application de cette mesure, les Allemands exigèrent que le « Personal-Ausweis » soit porté en permanence. Pour les déplacements à l’étranger, les Belges devaient obligatoirement être porteur du « Passierschein », sorte de laissez-passer, qui était délivré au compte-gouttes et tout particulièrement pour les personnes devant se rendre en Allemagne pour des besoins commerciaux ou autres.
Lorsque le conflit s’achève, nos compatriotes se débarrassent aussitôt de cet affligeant document qui leur rappelle les quatre années d’occupation teutonne. C’est la raison pour laquelle on n’en retrouve guère aujourd’hui.
En 1919, le gouvernement belge ayant constaté les facilités que représentent un tel document rend la carte d’identité obligatoire pour tous les Belges de 14 ans et plus. Ces nouveaux papiers d’identité sont nettement plus petits que le « Personal-Ausweis » et se présentent en trois volets repliables.